L’Autorité de Régulation des Jeux en ligne (Arjel) aurait-elle pris conscience de vite revoir sa fiscalité si elle ne veut pas que les opérateurs légaux de jeux en ligne se retirent du marché et voir les joueurs français miser sur des sites de poker en ligne, paris sportifs et courses hippiques illégaux? Aucun site de jeux en ligne légal en France ne gagne de l’argent depuis l’ouverture du marché en juin 2010.
Aucun sauf les deux anciens monopoles d’Etat à savoir la Française des Jeux et le PMU. Faut dire que les opérateurs qui ont reçu leur agrément de jeu des mains de l’Arjel ne sont pas logés à la même enseigne que le PMU et la FDJ qui jouissent d’un réseau de points de vente en dur contrairement à Betclic, Zeturf, Everest Poker et j’en passe. En effet, il est possible de valider son ticket de tiercé au bar du coin pour le PMU contrairement à Zeturf disponible uniquement sur le net. Il en est de même pour parier sur un match de football ou un autre sport et ce dans un bureau de tabac.
Jean Francois Villote (Arjel) tire la sonette d’alarme
Tous les opérateurs de jeux en ligne perdent de l’argent et l’Arjel commence à cogiter sur un changement de fiscalité afin de ne pas voir un exode d’opérateurs se concentrer sur d’autres marchés rentables. Les opérateurs ont commence à baisser le niveau de rémunération des joueurs et ces derniers ne voient aucun intérêt à jouer dans un site légal alors que des sites étrangers proposent des conditions de jeu bien plus favorable. Ainsi, le nombre de joueurs actifs en France ne cesse de baisser et la chute s’élève à 20%. Le problème étant que le gouvernement ne compte pas changer sa fiscalité et l’Arjel ne cache pas ses inquiétudes (lire article Jeux en ligne en France: Pécresse contre Lamour).
Jean Francois Vilotte a dit « Si la question du modèle fiscal n’est pas examinée attentivement, les joueurs risquent de déserter les sites légaux. Il est nécessaire de changer l’assiette fiscale, afin de donner des marges de manœuvre aux opérateurs. Le statu quo ne constitue en rien une garantie du maintien des recettes fiscales, car le modèle économique du marché est trop fragile.« .Alors que dix pays ont régularisé leur marché du jeu en ligne, les opérateurs en France se focalisent sur les marchés les plus rentables et vont probablement prendre la poudre d’escampette et laisser un marché français peu attirant pour les joueurs à cause d’une fiscalité trop lourde. Ainsi, les opérateurs légaux en France ont coupé leur budget publicité de 58% par rapport à l’an passé et les coupes budgétaires se retrouvent également dans le sponsoring des joueurs de poker comme l’a fait Everest Poker avec Valentin Messina.
Avec une offre pauvre dans les paris sportifs, les opérateurs légaux ne cessent de demander à l’Arjel de lâcher du lest et élargir l’offre. Pas moins de 15% des mises sont effectuées sur des sites de paris sportifs illégaux alors que les salles de poker en ligne légales et de courses hippiques ont raflé le marché et les sites illégaux sont dérisoires sur ce marché. Les opérateurs légaux attendent également avec impatience d’élargir la gamme de jeux en ligne avec notamment la légalisation du casino en ligne en France. L’Arjel va devoir faire comprendre à la ministre du budget Valérie Pécresse que la situation du jeu légal en France est grave et que dans la situation actuelle de nombreux opérateurs comptent fermer boutique.
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