Le fonds d'investissements Davidson Kempner rachète joagroupeCoup de tonnerre dans l’industrie des casinos en France avec le rachat de Joagroupe par des fonds d’investissements: l’un anglais, Alchemy capital, et l’autre américain, Davidson Kempner. Autant dire que ces financiers ne vont pas y aller de mains mortes pour remettre en ordre Joagroupe qui présente une ardoise de 330 millions de créances. Une partie a été convertie en capitale et sa dette s’élève désormais à 120 millions d’euros et les parts de Joa, Bridgepoint et Loto-Quebec ne récoltent que des petites miettes dans cette restructuration. L’état financier de Joagroupe n’est pas au beau fixe et son produit brut des jeux est en recul cette année de 170 millions d’euros.

Endettement avant 2006

Les casinos de France font face à une crise économique qu’ils n’ont pas vraiment vu venir. Il faut remonter à 2006 pour voir les premiers prémices des problèmes du secteur du jeu. Tout commence avec l’interdiction des mineurs et autres sans papiers qui doivent présenter une pièce d’identité à l’entrée des salles de jeux.  Puis, la grosse claque pour les casinotiers provient de l’interdiction de fumer dans les lieux publics qui a fait fuir les joueurs high rollers qui se sont orientés vers les casinos limitrophes qui acceptaient les fumeurs ou qui ont ouvert des comptes dans les casinos avec croupiers en direct. Quand on sait que la moyenne d’un déplacement d’un joueur pour se rendre dans un casino terrestre est de 50 kilomètres et qu’en un clic il est possible de se retrouver devant un croupier sur un live casino, les joueurs y réfléchissent par deux fois. La concurrence des casinos en ligne ainsi que les sites légaux comme les paris sportifs, poker en ligne et courses hippiques a entraîné une montée des ouvertures de comptes sur internet.

Avant l’année 2006, les casinos terrestres ne savaient pas ce que signifiaient le mot crise avec une croissance à deux chiffres et des salles de machines à sous et tables de jeux qui tournaient à plein régime.Les groupe de casinos notamment Joagroupe a fait des investissements coûteux qui se révèlent aujourd’hui être un gros problème puisque la crise économique a plombé les comptes des établissements de jeux.

Fonds d’investissements aux manettes: quelles conséquences?

Avec deux fonds d’investissements aux commandes de Joagroupe, des professionnels du secteur annoncent d’ores et déjà que les casinos déficitaires vont être vendus. Faut dire que ces financiers vont droit au but et ne vont pas mettre des gants pour fermer des casinos qui font perdre de l’argent à l’ex Moliflor. Des licenciements devraient être à prévoir dans les casinos Joa qui ont subit un lifting complet et dont le président du directoire Laurent Lassiaz a su changer l’image des casinos souvent terne pour en faire des lieux de vie.

Une page se tourne pour le troisième groupe de casinos de France qui passe sous escarcelle anglo-américaine avec des financiers qui raisonneront en tableaux Excel et qui ne prendront pas en compte la dimension humaine des établissements de jeux qui eux sont au contact des joueurs et de la réalité.