Après avoir traversé de nombreuses difficultés aussi bien internes qu’externes, le groupe JOA, troisième casinotier en France, retrouve des couleurs et connait depuis peu un renouveau économique de premier plan. Une fois ses problèmes de trésorerie épongés, JOAgroupe envisage sereinement l’avenir à présent et a déjà entamé des actions pour s’agrandir. Zoom sur ce ténor des casinos terrestres en France derrière les groupes Barrière et Partouche et qui a su sortir de la crise grâce à une stratégie parfaitement bien huilée.
Six ans de disette pour Joagroupe
Les problèmes du groupe JOA ont commencé au lendemain de la crise Lehman, avec l’effondrement du marché immobilier. Dans le sillon de la crise immobilière, l’interdiction de fumer qui planait sur les casinos du groupe a fait chuter l’Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) de plusieurs dizaines de millions d’euros en quelques années (de 2007 à 2013). Alors qu’il n’a été racheté qu’en 2006 par le fonds anglais Bridgepoint et l’opérateur canadien de loterie Loto-Québec, le groupe entamait deux ans plus tard, soit en 2008, une période de disette qui va durer jusqu’en 2014.
Les pertes des actionnaires
L’une des conséquences de cette crise, c’est que le groupe, racheté dans le cadre d’un LBO, n’avait plus les moyens de se développer une fois les redevances payées. Afin de sortir de cette crise, les actionnaires et les créanciers ont dû s’entendre sur un compromis fin 2014. Les créanciers, en l’occurrence les fonds d’investissement Alchemy et Davidson Kempner, ont transformé leurs dettes en actions. En retour, Bridgepoint et Loto-Québec n’ont eu d’autre choix que d’encaisser une perte conséquente évaluée à plusieurs centaines de millions d’euros. C’était là la seule solution pour que le groupe sorte du surendettement chronique dans lequel il végétait depuis six ans. Cet accord a permis de faire passer la dette globale de JOA de 300 millions à 120 millions d’euros.
Toutefois, les actionnaires que sont Bridgepoint et Loto-Québec n’ont pas complètement perdu au change : ils restent propriétaires des établissements de la Seyne-sur-mer et du Lac du Der dans la Marne.
Roulette électronique: Le secret du renouveau de JOA
Pour retrouver une bonne santé économique en si peu de temps, JOA a tiré profit de l’autorisation et du développement de la roulette anglaise en France en équipant 20 de ses casinos de ce jeu. Il faut dire qu’à la fin de l’exercice 2014, le groupe disposait d’un fonds de développement de 25 millions d’euros qu’elle a fructifié grâce à la roulette anglaise électronique. Du coup, elle a connu un exercice 2014-2015 nettement positif avec un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros, soit une hausse de 8,6 % par rapport à l’exercice précédent.
De nouvelles acquisitions en perspectives
Avec tous ses voyants dorénavant au vert, c’est avec sérénité que le groupe envisage l’avenir. Son offre de restauration a été complètement revue, élargie et améliorée. Mieux, le casinotier vient d’acquérir l’établissement de Besançon, pour une somme qui n’a pas été divulguée. D’après les spécialistes, il s’agit là d’un coup de force car cet établissement est classé 62ème sur 200 en France d’après le critère du produit brut des jeux (PBJ). Loin de se satisfaire des 22 casinos que le groupe possède actuellement, son président, Laurent Lassiaz, annonce déjà une plus grosse acquisition courant 2016. Les temps durs sont résolument derrière le groupe JOA à présent.
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