Christophe Darbellay president de la federation suisse des casinosLes casinos suisses ont beaucoup de mal à redresser leur situation économique qui est en baisse constante. Ils doivent affronter une concurrence accrue des établissements de jeux terrestres limitrophes qui sont soumis à une réglementation beaucoup plus légère, ainsi qu’à l’explosion des casinos sur internet. Le chiffre d’affaires des casinos a donc chuté de 25 % en l’espace de 6 ans. Inévitablement cette baisse a eu de lourdes conséquences sur les versements à l’AVS.

Le Conseil Fédéral se trouve face à une situation qui pose problème et a de ce fait décidé de lancer une procédure afin d’examiner la nouvelle loi concernant les jeux d’argent qui veut permettre aux casinotiers d’augmenter leur compétitivité. Deux nouvelles dispositions n’ont pas abouties afin de ne pas alourdir les établissements de jeux terrestres : il s’agit de la taxe sur la dépendance aux jeux et du renforcement de la protection contre les problèmes d’addiction. Ces dispositions restent pourtant très insuffisantes pour les casinos terrestres. Christophe Darbellay, le président de la Fédération Suisse des Casinos, souhaite que cette loi permette aux établissements de jeux de redresser leur activité. Pour cela il faudrait procéder à plusieurs modifications :- Redéfinir précisément les jeux de casinos tout comme c’est déjà le cas pour les jeux de loterie qui disposent d’un espace beaucoup plus large.
– Interdire la création d’une nouvelle commission pour la prévention du jeu excessif. Les casinos suisses appliquent déjà des contrôles extrêmement poussés qui permettent chaque année d’interdire l’entrée à près de 3 000 personnes qui ont une addiction aux jeux d’argent. Si de nouvelles mesures devaient leur être de nouveau imposées, les joueurs préfèreraient déserter les lieux.
– Interdire l’installation de nouvelles machines à sous qui sont installées dans des restaurants et des bars. Ces établissements qui disposent déjà de 700 bandits manchots ne sont pas réglementés comme c’est le cas pour les casinos. Cette différence de traitement nuit considérablement aux maisons de jeux qui, elles, doivent répondre à un certain nombre de critères pour pouvoir disposer de ces machines.
– Alléger les procédures permettant l’installation de nouveaux jeux dans les casinos suisses. Les casinotiers contestent le fait que l’introduction de nouveaux jeux soit soumise à des normes typiquement suisses qui sont beaucoup plus strictes que dans les autres pays.
– Autoriser le plus rapidement possible les casinos terrestres à proposer des jeux d’argent en ligne et non attendre 2018 comme le préconise la nouvelle loi. Le marché des jeux sur internet est déjà occupé par de nombreux opérateurs étrangers, et en leur laissant 4 années supplémentaires cela leur permettrait de gagner encore plus de terrain.