Les cercles de jeu en plein déclin
Les derniers mois n’ont pas été de tout repos pour le milieu parisien des jeux d’argent. Secoués par une vague de scandales et devenus habitués des feuilletons judiciaires, les cercles de jeu de la capitale n’ont clairement plus bonne presse. Suite à différentes affaires d’escroquerie, treize des quatorze établissements de jeu parisiens ont ainsi dû fermer leurs portes : Wagram, ACF, Eldo, Concorde ou encore Cadet. A l’heure actuelle, seul le club de Clichy-Montmartre demeure ouvert. Mais pour combien de temps encore ? En effet, la mort des cercles de jeu parisiens semble presque programmée et quasi-irrémédiable.
Revoir les textes pour sauver le secteur ?
A l’origine des nombreux cas de fraudes et de délits constatés dans les cercles de jeu parisiens, il y a le cadre juridique qui régit l’exercice de ces clubs. Pour les spécialistes, cet environnement légal a favorisé une certaine opacité dans la gestion des établissements et conduit à la situation actuelle. Que faire alors ? Toiletter les textes ou réfléchir à une alternative à laquelle l’Etat s’était opposé jusque-là ? C’est à cette question que devra répondre la mission d’étude dirigée par Jean-Pierre Duport, ancien préfet de l’Ile-de-France.
Permettre enfin l’ouverture de casinos à Paris ?
En coulisse, si l’hypothèse d’une revue du cadre juridique régissant l’activité des cercles de jeu parisiens n’est pas totalement balayée du revers de la main, la seconde option semble bien partie pour être retenue. Tout porte donc à croire que les autorités devront se pencher sérieusement sur l’abrogation de la loi qui interdit jusque-là l’installation de casinos à Paris et dans son agglomération. Mais rien n’est encore gagné, d’autant plus qu’une telle perspective ne fait pas forcément l’unanimité chez les élus parisiens. En effet, pour ceux opposés à un tel projet, l’installation de casinos dans la capitale risque de s’accompagner d’une montée de la criminalité et un regain du banditisme. Des arguments jugés excessifs par ceux qui soutiennent le projet, et qui mettent en avant le nombre important de casinos installés dans toute la France sans trop de dégât. Par ailleurs, un argument de taille vient en renfort aux pro-casinos : celui des recettes fiscales qui pourraient découler de l’implantation de casinos dans la capitale. On évoque d’ores et déjà la bagatelle de 30 MEUR annuels à se partager entre la commune et l’Etat.
Le paysage des casinos en France
Aujourd’hui, 199 casinos sont installés dans toute la France. Opérant tous avec une autorisation du ministère de l’Intérieur, ils sont régis par la loi du 15 juin 1907. Cette disposition légale n’autorise toutefois la construction de casinos que dans les stations balnéaires et les villes thermales. Cette loi est ensuite complétée par une autre, datant de 1919, qui interdit strictement l’installation d’un casino à Paris et dans les 100 m à la ronde. Une exception sera toutefois accordée à la ville d’Enghien-les-Bains qui accueille depuis 1941, le seul casino de la région. Les aires touristiques de plus de 500 000 habitants n’ont finalement pu accueillir des casinos qu’à partir de 1988, obligation leur étant toutefois faite de contribuer pour au moins 40 % au fonctionnement d’un espace culturel. Paris, quant à elle, devait se satisfaire de cercles de jeu gérés principalement par des Corses. Mais tout cela semble être prêt à changer.
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