Des chiffres qui font peur
Le casino de Lille semble clairement jouer de la plus grande des malchances. Depuis 2010, année de sa création, les chiffres réalisés sont restés très éloignés des prévisions établies par ses dirigeants. En effet, dès 2012, l’établissement annonce un exercice déficitaire de 9,8 millions d’euros qui sera suivi par un autre résultat négatif de 7,3 millions d’euros pour le compte de 2013. On pourrait se dire que les choses se sont améliorées, mais quand on considère que le projet initial prévoyait d’importants bénéfices dès l’exercice 2013, il y a de quoi s’inquiéter. D’autant plus qu’en faisant un premier bilan incluant l’investissement engagé au début de l’activité, on parvient à un total de plus de 62 millions de pertes pour les premiers exercices de l’établissement.
Le casino Barrière, un boulet financier qui entraine la ville ?
Il faut rappeler que le groupe Barrière est liée par un investissement de 100 millions et un contrat de délégation de service public (DSP) à la ville jusqu’en 2025. Malheureusement, ce contrat censé être « gagnant-gagnant » pose aujourd’hui un réel problème aux deux parties. En effet, la ville possède, rien que pour l’exercice 2013, une créance de 10,1 millions d’euros sur le casino Barrière en vertu des termes de la DSP. Un montant que les autorités municipales jugent déjà faibles en comparaison des prévisions initiales, mais que la direction du casino juge aujourd’hui bien trop élevé. Frappé trop tôt par la crise, l’établissement espère en effet pouvoir renégocier à la baisse, ses redevances afin de tenir compte du nouveau contexte économique désastreux. Pour Martine Aubry, maire de la ville, qui avait apporté tout son soutien au contrat initial, c’est un réel camouflet.
Naufrage programmé du casino, de l’eau au moulin de certains politiques ?
Les débuts de la relation contractuelle entre le Groupe Barrière et la ville de Lille avaient été l’occasion de vives oppositions politiques et on peut d’ores et déjà prédire une situation similaire pour le naufrage annoncé de la maison de jeu. En effet, à l’heure actuelle, la rupture de contrat semble, aux yeux de beaucoup, la route la plus courte pour espérer voir le bout du tunnel. Et comme lors de sa création, de nouvelles passes d’armes verbales se préfigurent.
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