Le groupe Barrière de Dominique Desseigne pas prêt a donner le flambeau a AlexandreCréé au cours de l’année 1912, le groupe Barrière s’impose comme le premier opérateur de casinos terrestres en France, en terme de chiffre d’affaires. Cette position de leader ne lui a pas empêché d’être très touché par la pandémie internationale de coronavirus Covid-19.

Néanmoins, ce n’est pas sa santé financière qui inquiète les spécialistes mais plutôt sa gestion conservatrice et sa gouvernance un peu floue.

Une situation financière finalement plutôt bonne

Depuis le début de la crise sanitaire mondiale, les casinos terrestres ont été contraints de fermer leurs portes à deux reprises : entre mi-mars et début juin tout d’abord puis à partir de la fin du mois d’octobre dernier. Aujourd’hui, les établissements de jeux n’ont toujours pas été autorisés à rouvrir.

En ces conditions, il paraît logique que le groupe Barrière rencontre des difficultés financières, d’autant qu’il est présent également dans le secteur de l’hôtellerie lui aussi touché par une baisse du tourisme. En raison de pertes de plusieurs millions qui s’accumulent chaque mois, le casinotier a été obligé de stopper la plupart des travaux de rénovation et de supprimer 187 emplois dans ses complexes.

Néanmoins, un récent audit nous apprend que la situation du groupe et son avenir sont loin d’être alarmants. D’ailleurs, le tribunal de Pontoise vient juste de donner raison à la CGT qui exigeait que l’opérateur paie l’intégralité de leur treizième mois à ses salariés.

Une gouvernance qui inquiète

Malgré une restructuration interne, le groupe Barrière semble donc plutôt bien se porter, en cette période de crise sanitaire mondiale. C’est finalement plutôt la gouvernance qui inquiète à l’heure actuelle. En effet, la direction de cet opérateur a toujours eu l’habitude de rester dans la main de la famille Barrière-Desseigne ; or, cette fois, le PDG actuel Dominique Desseigne semble avoir du mal à passer le flambeau à son fils Alexandre.

Ainsi, même s’il est âgé de 77 ans, il compte encore se maintenir à son poste jusqu’à ses 85 ans, alors qu’il montre parfois des signes de faiblesse et des absences. C’est que selon certains anciens employés du groupe, il n’aurait pas suffisamment confiance en son fils. Il ne le pense pas capable de diriger le casinotier du haut de ses 33 ans.

Le problème est que Dominique Desseigne n’est pas actionnaire du groupe lui-même. Il ne jouit en effet que de l’usufruit des actions à hauteur de 60% du capital appartenant à ses deux enfants. Et justement cette situation doit prochainement prendre fin, d’ici quelques mois seulement. Si les différents entre le père et les enfants se font discrets pour l’instant, ils pourraient donc faire un peu plus de bruit à l’avenir.

On peut en effet se demander comment va réagir Joy Desseigne-Barrière (30 ans) alors qu’elle est entrée au conseil d’administration sans droit de vote. Il en va de même pour son frère Alexandre qui vient d’être nommé à la stratégie pour être en réalité écarté de l’opérationnel.

Il faut également évoquer l’homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharrière, détenant 40% des titres du groupe Barrière, qui ne semble pas non plus avoir confiance en Joy et Alexandre. En effet, il a récemment déclaré à ce sujet que « le patrimoine s’hérite, mais pas les fonctions ». Selon certaines rumeurs, il reprocherait également la gestion peu audacieuse de Dominique Desseigne qui n’a pas réussi la diversification dans les jeux en ligne ni à l’international.

Ancien notaire, il semble principalement préoccupé par préserver les biens de sa famille et d’en protéger le contrôle, au lieu de chercher à imposer le groupe comme un leader au niveau international.