Service Central des Courses et des Jeux au centre d'une polémique avec le groupe PartoucheChargé de contrôler l’activité des casinos français, le SCCJ (Service Central des Courses et Jeux) entretient des relations parfois houleuses avec ceux-ci. C’est le cas actuellement avec le Groupe Partouche qui reproche au service de manquer d’impartialité et de professionnalisme dans le traitement de certaines affaires en cours. Le malaise enfle entre les deux entités. De son côté, le Conseil d’Etat s’est prononcé au sujet des lignes directrices contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Fuites d’informations chez les policiers ?

Les dirigeants du Groupe Partouche sont formels : des membres du SCCJ n’ont pas respecté le secret de l’instruction en laissant circuler des informations concernant l’enquête menée par le service en mars dernier. C’est ce qui expliquerait la présence des caméras de M6 sur les lieux des perquisitions effectuées dans les casinos du groupe français. Pour rappel, les policiers du service de contrôle des courses et jeux avaient alors procédé à l’arrestation de deux directeurs d’établissement soupçonnés d’abus de bien sociaux. L’affaire avait rapidement connu une forte médiatisation, entraînant une chute de 20% de la valeur du cours de l’action du groupe. Persuadé que tout ne s’est pas fait dans les règles, le numéro 2 français des casinos a donc décidé de porter plainte pour violation du secret de l’instruction.

>>> La rédaction vous recommande cet article : « Casino Partouche de Cannes : plusieurs dirigeants devant la justice« 

Des accointances mal vues

Mais les griefs actuel du Groupe Partouche contre l’organisme de contrôle sont également nourris par la récent dîner auquel a pris part Philippe Ménard, chef du SCCJ. Il s’agit du dîner organisé chaque année par le syndicat Casinos de France qui, précisons-le, représente les intérêts du Groupe Barrière. Il n’en fallait pas plus pour raviver la colère chez les dirigeants de Partouche qui voient en la participation à ce dîner, un manque d’impartialité de la part des membres du SCCJ. Il faut par ailleurs rappeler que Philippe Ménard s’était déjà prononcé sur l’affaire le 19 mars dernier. Au micro de France Bleu, il avait en effet parlé d’une affaire « grave », évoquant l’éventualité de lourdes sanctions pouvant aller jusqu’à la fermeture administrative des établissements concernés. De quoi accentuer les tensions entre les deux parties.

Contrôle des casinos, le Conseil d’Etat se prononce

Les sources de discorde entre les propriétaires des établissements de jeu et le SCCJ vont cependant au-delà de ces événements isolés. L’une des principales concerne les lignes directrices imposées par le service de contrôle depuis fin juin 2016. Ces dernières imposent aux casinos, de nombreuses mesures visant à lutter contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent. Des mesures jugées beaucoup trop contraignantes par les établissements casinotiers qui n’ont pas tardé à solliciter l’arbitrage du Conseil d’Etat. Dans sa décision en date du 4 mai, ce dernier a donné raison aux casinotiers et a demandé une révision desdites dispositions. La juridiction suprême nationale a par ailleurs fait part de ses réserves quant aux rôles du SCCJ qui se retrouve juge et arbitre de l’activité des casinos. Le gouvernement est donc appelé, dans les prochains mois, à redistribuer les cartes pour un meilleur fonctionnement du secteur. Espérons que cela apaisera les tensions.