La cour d’assises de Colmar s’est penchée depuis jeudi 2 octobre 2014 sur des faits qui se sont déroulés le 15 mai 2011 au casino de Ribeauvillé. A cette date, deux hommes munis d’un pistolet et d’une hache ont dérobé plus de 200 000 euros. Un longue enquête de 10 mois a permis de débusquer des complices au sein même du casino de Ribeauvillé.
Retour sur les faits d’un hold up pas comme les autres
Les casinos terrestres de France sont la proie de nombreux braquages et tous les groupes de casinos sont concernés, de Joagroupe à Barrière en passant par Partouche. Une véritable vague de hold up sévit dans les établissements de jeux français qui augmentent leur dispositif de sécurité pour décourager les braqueurs. Le 15 mai 2011, le duo gare leur fourgon dans un parking voisin du casino et attend patiemment qu’une employée gare son véhicule. Cette dernière se voit menacer avec un pistolet sur la nuque et se fait subtiliser son badge d’accès et les clés de sa voiture. Les malfaiteurs répètent qu’ils ne souhaitent pas lui faire de mal et la contraignent d’ouvrir la porte de service. Bâillonnée et les mains nouées dans le dos, la femme n’a pas le choix que de les mener à la salle des coffres. Quatre autres employés se retrouvent également bâillonnés et un des membres du comité de direction est sommé d’expliquer le processus d’ouverture des coffres qui exige de composer à deux reprises et à dix minutes d’intervalles le code. De plus, les braqueurs exigent d’ouvrir les machines à sous du bas car ce sont les plus fournies. Une telle information a mis la puce à l’oreille d’une collaboration en interne car ce type de renseignements n’est connue que du personnel.
Un petit détail d’une grande importance
Après avoir fait main basse sur plus de 200 000€ à savoir près de 139 000 € dans des caisses de machines à sous, 58 000 € dans le coffre et 10 000 € de pourboires.Le duo a pris la poudre d’escampette avec la voiture de l’employée retrouvée brulée puis avec leur fourgon. Les six victimes n’ont toutefois pas été molestés. Plus de peur que de mal. Les caméras des casinos n’ont pas vraiment aidé à remonter vers les malfrats mais les caméras de la commune ont été d’une grande utilité. En effet, il s’avère qu’une des roues du fourgon manquait d’enjoliveur et ont pu remonter au loueur du fourgon auprès d’une société de location. Le fourgon avait été loué pour un ami habitant à Strabourg qui a pris la direction de l’Algérie histoire de ne pas se retrouver derrière les barreaux.
Un colmarien âgé de 37 ans a reconnu les faits et deux de ses sœurs qui travaillaient dans le casino sont également dans le coup: une pour complicité et recel et la deuxième pour recel et blanchiment. Quant au frère du strasbourgeois en fuite et et une de ses amies comparaissent pour blanchiment.
La cour d’assises de Colmar va devoir éclairer les choses et voir la responsabilité de chacun dans cette affaire que nous avions traité dans un de nos papiers sous le titre Casino de Ribeauvillé braqué à la hache. Les accusés encourt 20 ans de prison et le fugitif et son frère, la perpétuité pour cause de récidive. Quant au butin, il n’a pas été retrouvé et quatre des six victimes se sont constituées parties civiles.
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