Addiction aux jeux en ligneL’ouverture des jeux en ligne en France a nécessité une mise en place minutieuse. Il a fallu tout d’abord créer une Autorité de Régulation des Jeux En Ligne (Arjel) qui devait se charger de délivrer les licences permettant aux opérateurs d’exercer en toute légalité. Un cahier des charges très précis a donc été établi de manière à sélectionner les demandeurs qui répondaient parfaitement aux critères. Mais il a également fallu veiller à ce que les joueurs bénéficient d’une protection maximale. C’est la raison pour laquelle un numéro d’urgence a été mis en place afin de venir en aide aux joueurs excessifs.
Neuf mois après cette ouverture, un premier bilan apparaît : Adalys, l’organisme chargé de répondre aux appels téléphoniques des joueurs dependants aux jeux en ligne (casino en ligne, poker, pari sportif, jeux de grattage, courses hippiques), estime qu’il est difficile d’affirmer que l’ouverture des jeux sur internet a engendré une augmentation importante des pathologies de jeux (d’où l’importance du jeu responsable). En réalité, l’addiction des jeux existait déjà bien avant. Le nombre d’appel qui avoisine à présent les 45 160, n’est quant à lui pas justifié, puisque seuls 2 600 d’entre eux concerneraient les problèmes d’addiction aux jeux. De plus, beaucoup de ces appels s’adressaient à la hotline de dépannage.Adalys est à l’écoute des personnes dont les pathologies sont variées : drogue, cannabis, alcool et à présent addiction aux jeux. Parmi ces joueurs, près de la moitié des appels concernent les habitués des paris sportifs et hippiques, 15 % du poker, 12 % des jeux de casino, 8 % des jeux de grattage, et 8% des jeux de loterie. La grande majorité des appels (plus de 75%) est l’initiative même du joueur qui prend conscience qu’il ne peut résoudre ce problème seul. Il vient se confier et expliquer tous ses problèmes afin de trouver une écoute attentive qui pourra l’aider. L’entourage des joueurs, qu’il s’agisse des parents ou du conjoint, vient également demander de l’aide auprès d’Adalys. Ce chiffre est de l’ordre de 19% des appels.D’après les premiers éléments, il est possible de dresser le portrait du joueur excessif. C’est un homme de plus de 40 ans qui serait attiré par les paris sportifs et hippiques, ainsi que par le casino. En revanche, le poker toucherait plus la jeune population. Le plus inquiétant, c’est que les joueurs excessifs ne prennent pas conscience de la situation très grave dans laquelle ils se trouvent. Ils espèrent toujours éponger leurs dettes grâce à de futurs gains, et ne font qu’aggraver leur situation.